Ladislas Kijno (1921-2012)

Maître de l’abstraction et poète du froissage

Figure majeure de l’abstraction française, Ladislas Kijno s’est imposé comme l’un des artistes les plus singuliers du XXe siècle.
Inventeur d’une technique unique de froissage et de vaporisation, il transforme la matière en énergie, la toile en souffle. Son geste pictural, entre violence et spiritualité, dialogue avec les poètes qu’il admire — Louis Aragon, Francis Pongeou encore Jean Grenier, son professeur de philosophie.

D’origine polonaise et installé en France depuis les années 1920, Kijno traverse son siècle avec intensité : engagé, mystique, visionnaire. Ses œuvres rendent hommage à Nicolas de Staël, Galilée, Gagarine, Nelson Mandela ou encore aux luttes des peuples algériens et vietnamiens.
Invité à la Biennale de Venise en 1980, il signe également des œuvres monumentales, dont la célèbre rosace de Notre-Dame de la Treille à Lille, achevée après neuf années de travail.

Jusqu’à la fin, Kijno peint comme on respire. Ses toiles vibrent d’une force tellurique, mêlant philosophie, humanisme et fureur du monde.
Une œuvre à la fois mystique et charnelle, toujours en tension entre le cri et la prière.